Mayara Torii
Exposition en préparation
(Nov. 2024)
Mayura Torii explore les malentendus de qui serait lost in translation autant sur le plan de la vie quotidienne que dans les différents propos entendus sur les arts, malentendus fertiles en humour et aiguisant l’esprit critique. Le langage est sa source première de perplexité et d’inventions, la seconde, attenante, étant la traduction qu’elle a été obligée d’opérer d’une culture dans une autre pendant longtemps. Ses objets, dessins, peintures, souvent accompagnés de cartels et de titres, sont propices aux jeux de mots ou d’images, à l’équivoque sexuel et au non sens. Elle montre comment des mots pris pour d’autres décrochent des images qui s’y rapportent. Grâce à ces hiatus, c’est avec finesse qu’elle s’en prend à l’autorité patriarcale culturelle et domestique, qu’elle soit la référence obligée au Grand Artiste ou l’homme au quotidien. Elle ne le fait pas en militante mais sur le mode d’objections à rebondissements qui ne concluent rien, d’autant plus que le doute tamise son ironie, qu’il en est le sel.
Frédéric Valabrègue (Extrait)
Le point de départ de cette série de dessins, intitulée « Esrevner » est la signature sur le papier Arches faite de lettres gaufrées et indiquant un sens de la feuille.
Je décide alors de retranscrire le sujet choisi, la couverture de magazine érotique, à l’envers, au dos.
Jeux à gratter représentés fidèlement et qui devient dérisoire dans son inutilité comme objet de gain et de fantasme.
Le dessin devient ainsi désincarné et sa représentation paradoxale.
Dorloter les œuvres du Grand Démystificateur, non pas pour démystifier la démystification, mais pour couvrir ses choix sous un ensemble de sensations contraires et inattendues : la fait main, l’artisanat, l’ouvrage de dame, le soin, le pansement, la tendresse « cute ». Le regard de l’innocent ( malicieux et espiègle ) prend à contre-pied une vénération et l’ébrèche à force de bonne volonté catastrophique. L’humour du Maître est retourné par le sens du burlesque de son embarrassante groupie.